J’ai toujours trouvé que novembre pouvait être un mois inutile ; mais le qualifier de la sorte voudrait dire qu’on accepte tour à tour qu’il ne serve à rien, qu’il n’apporte rien, qu’il soit superflu, qu’il n’ait aucun effet ou encore qu’il ne remplisse pas son but.
S’il est facile de comprendre les objectifs de septembre et d’octobre, de décembre encore mieux, alors novembre, au milieu de tout ça nous serait donner pour quoi ?
J’ai longtemps été agacée par novembre, et puis, les années passant, je me suis demandé à quoi pouvait servir ce mois de transition ; car si septembre sent la figue et le bronzage qui s’efface doucement, si octobre nous pousse à aller dénicher les champignons, alors sans aucun doute, novembre exige la patience, emporte l’attente et impose une transition de vie, de rythme, de couleurs et d’odeurs.
Les Japonais l’appelle « Shimo Tsuki » ce qui littéralement veut dire « mois de la gelée tombante » ; novembre est ainsi, il fait tomber les derniers récalcitrants, il incarne le début de l’hiver, les jours plus courts, impose une certaine pénombre, force à prendre une grande respiration, un temps de repos, une patience et nous offre la joie de ramasser ce qu’il a fait tomber.
Car ce qui se ramasse à la pelle est délicieux, tombé de l’arbre, à terre, il convient de chérir les derniers cadeaux de la nature, d’en prendre soin et de préserver la naturalité offerte pour l’hiver souvent déjà là. Bocaux, conserves, confitures, grogs, mijotage, dégustation…l’ambiance est à la maison, se tourner vers l’intérieur, prendre le temps de faire et se dire que la nuit tombée à dix-huit heures est finalement une chance de pouvoir se retrouver avec les autres, sa famille mais surtout soi.