Colle et polycopié

Il paraît que le temps file, que la courbe des inventions est exponentielle et que nous ne connaissons pas encore ce qui fera le quotidien de demain. Alors à l’heure de l’intelligence artificielle, des avatars, du métaverse et des cryptomonnaies, cette rentrée déjà bien entamée m’a inspiré de la colle et des polycopiés.

Ainsi, en ce jour d’octobre, je voudrais rendre hommage à la colle Cléopâtre qui venait gluer nos doigts et nos papiers ; aux polycopiés et à son encre qui bavait avec le papier encore mou et pas tout à fait sec et à son odeur si enivrante qui embaumait la salle de classe ;

au Bled qui était notre bible de l’orthographe où tout faisait référence ; aux Tan’s en tissu, « t'as ton Tann’s » bleu marine la plupart du temps, qui pesait presque deux fois notre poids le temps d’un trajet maison-école ; aux pions qui nous surveillaient sans jamais vraiment prendre leur rôle au sérieux,

aux verres de la cantine avec notre âge dedans, aux craies, aux brosses noires et bois qui permettaient d’effacer les tableaux, aux stylos quatre couleurs, aux effaceurs, aux compas, aux triangles isocèles et à son cousin équilatéral dont très clairement on ne parle que pendant nos années d’école,

aux crayons à papier HB et à leurs gommes Mallat rose et bleue, à la petite éponge ronde dans sa boîte en plastique orange, à la cour de récré et à ses chandelles, balles au prisonnier, marelles et autres élastiques, au savon en forme de citron collé au mur dans les toilettes, aux flutes, aux cartouches, aux dissection des grenouilles et à mon meilleur ami le tipex.

A toutes les filles que j’ai aimées à pardon…alors…à toutes ces années d’école, à nos années de colle et au plaisir infini de se souvenir qu’avant de devenir blancs ils furent claudines !