Scorbut, gale, syphilis…
Va savoir pourquoi, ha si, en cherchant à comprendre nyctalope la dernière fois, je suis tombée sur la définition du scorbut et par voie de conséquence, mon cerveau a été rechercher cette scène merveilleuse qui se passe, il y a vingt ans, boulevard Saint-Michel, à l’époque des vidéos clubs.
Je demande au loueur que je connaissais assez bien, un jeune étudiant, comment il va et il me répond « Pas terrible, j’ai la gale » … la gale… mais qu’est-ce que c’est que la gale. Alors entre le scorbut de la nyctalopie et la gale du vidéo club, j’ai voulu rendre hommage à la science, aux vaccins et à toutes ces maladies disparues aujourd’hui…enfin, disparues ou presque.
Dans le désordre, je cite, la peste, la variole, la poliomyélite, la tuberculose, la rage, la diphtérie, la syphilis, la coqueluche, le typhus, le paludisme, le trachome, la lèpre, la gale, le botulisme…et d’autres sûrement.
L’évocation de ces noms de maladies me renvoient toujours à l’octroi, le champart, la taille, la dîme et bien sûr…la gabelle. Tous ces mots là nous transportent au moyen-âge où la gabelle cohabitait avec la peste.
Mais si aujourd’hui, l’impôt de solidarité, l’impôt sur le revenu ou autres taxes d’habitation ont remplacé les impôts prélevés à l’époque, force est de constater que de toutes les maladies que je vous ai cité, aucune réellement n’a totalement et complètement disparue de notre planète.
Sans reprendre mon inventaire à la Prévert, il y a toujours un endroit sur la terre où l’on meurt du paludisme, où l’on devient aveugle d’un trachome. Alors ma liste des maladies aux noms biscornus est finalement moins drôle que prévue, puisqu’aucune n’a vraiment disparu et que l’on peut encore faire cohabiter la syphilis avec la taxe d’habitation.
En ce mois d’avril qui commence, je ne peux que vous encourager à ne pas vous découvrir d’un fil, d’abord parce que c’est le proverbe qui le veut « En avril ne te découvre pas d’un fil » et puis ensuite, parce que nous avons la chance de pouvoir, chez nous, n’attraper que des maladies aux noms classiques…
Alors pour remercier les vaccins, la médecine et notre système de santé, tenons-nous au plus loin de tous les maux d’avril et tricotons avec des mots graciles de quoi rester agile le temps d’une vie fertile.