A vous le contrôleur du TGV
Il y a quelques semaines, je suis allée à l’inauguration du nouveau campus de l’Institut Paul Bocuse à Lyon. Après la visite, les huiles et les agapes, j’ai couru pour attraper mon train.
En arrivant devant ma voiture, à 1mn de le rater je m’arrête devant les contrôleurs au pied des marches et dis « C’est bien la voiture 2 ? ». Se produit alors cette scène. L’un me répond « oui », l’autre me rassure « ne vous inquiétez pas vous n’allez pas le rater » et le troisième me regarde d’un drôle d’œil et m’assène à la volée « Mais vous êtes la Princesse ? Celle qui fait ses Chroniques sur Instagram ? ».
L’horloge numérique de la gare de Lyon-Perrache marqua alors un arrêt. « Pardon ? » - « Mais oui, je vous reconnais ? C’est bien vous la Comtesse avec la couronne là, celle qui écrit des Chroniques amusantes ? ».
Alors voilà Monsieur le contrôleur du train, je vais vous dire ce qui se passe. Il se passe que quand j’écris le soir ou le matin ou l’après-midi d’ailleurs, je suis toute seule avec mes dix doigts, j’écris, je lis, je relis à voix haute, je me chronomètre pour ne pas être trop longue, j’appelle Julien, on tourne, on enregistre et puis après Emilie envoie sur les réseaux dits sociaux.
Parfois j’ai des commentaires, je réponds toujours, je me marre souvent…mais je suis tout le temps seule. Evidemment mes amis me disent qu’ils sont contents de m’écouter mais ce sont mes amis, alors ça compte pas vraiment. Et puis tout à coup, vous, contrôleur du train, vous me dites que vous m’écoutez et mieux encore, que ça vous plait.
Avec cette phrase vous avez non seulement fait ma journée mais aussi vous m’avez encouragé. Voyez-vous on me dit souvent que c’est trop compliqué, trop rapide, pas assez accessible, trop intellectuel et pourtant moi j’y crois, je me dis qu’il faut avoir l’ambition d’élever les gens sans les prendre de haut et tel un vaillant petit soldat, je poursuis mon chemin.
Alors pour le sourire que vous m’avez offert et la joie que j’ai eu de vous entendre me dire qu’il fallait continuer, je vous offre cette chronique. A vous, Monsieur le contrôleur du train…merci !