Fruits du hasard ou légumes du déterminisme

Je me pose depuis très longtemps la question de savoir si c’est l’homme qui choisit ses chemins de vie ou si c’est la vie qui les impose à l’homme.

Grande question philosophique n’est-ce pas ? Qui ne m’a malheureusement pas attendue pour se trouver une réponse. Les plus grands génies se sont penchés sur le sujet, de Spinoza à Freud en passant par Valéry ou encore Sartre, chacun ayant des avis différents et des positions parfois hautement antagonistes.

A la tête de mon duché, je vous propose une autre façon de regarder ce vaste sujet pour ne pas s’y perdre.
A ce titre, partons de l’expression « fruits du hasard », ou autrement dit providence, sort, coïncidence, aléa...

Partons de fruit du hasard donc et créons en opposition le premier légume du déterminisme car si les fruits se proposent d’être hasardeux moi je suggère aux légumes de ne pas se gêner et de s’autoproclamer déterminés.
Fraise si tu ne sais pas où tu vas, prend garde, courgette elle, n’émet aucun doute.

Et pourquoi pas ! Car c’est bien le chemin de vie qui m’importe ici et avec lui les interrogations que chaque jour il porte en lui.
Pour m’aider à comprendre, je me réfère souvent aux Shadoks, formidables philosophes devant l’éternel qui expliquent à leur manière le hasard et le déterminisme. Je cite « « à force d’essayer on finit par y arriver donc plus ça rate plus y’a de chance que ça marche ». Quels génies ces Shadoks !

A partir de là, je crois, en vieillissant, avoir compris que la vie nous propose toujours des chemins qui se ressemblent et des situations similaires qui nous poussent à choisir une voie, souvent la même. Ces questions de vie qui reviennent encore et inlassablement, parfois à l’identique, d’autres fois avec des formes plus déguisées, se représentent encore et encore, et ce, jusqu’à ce que nous comprenions que nous sommes libres de choisir une autre façon de répondre.

En faisant ce choix, alors, un nouveau chemin s’ouvre où tout est différent, menant peut-être enfin à la vie « à propos », de Montaigne. Être à sa place, modestement heureux, cultiver son jardin devient ainsi une certaine forme de bonheur à atteindre. Pour ce faire, mangez braves gens, les fruits du hasard et dégustez des légumes du déterminisme du moment que vous ne passez pas à côté du plat principal de votre vie, celui qui consiste chaque jour, avec enthousiasme et courage, à choisir délibérément d’être heureux. Alors bon appétit !!