Le rituel du toc
J’ai un ami, dont je tairais le nom bien sûr, qui a des tocs. Des tocs géniaux puisqu’il compte tout et que ces comptes doivent toujours finir sur treize.
Pourquoi treize, je ne sais plus trop, mais je sais par exemple, que la nuit, quand il boit à sa bouteille d’eau, il compte ses gorgées, et que si par malheur, la dernière gorgée est la douzième, il doit retourner remplir sa bouteille d’eau au robinet pour finir de boire sa dernière gorgée et atteindre son chiffre treize.
A ce niveau-là, tout le monde en conviendra, c’est ce qu’on appelle un TOC Trouble Obsessionnel du Comportement. Pas drôle me direz-vous et vous aurez raison.
Mais que penser alors des heures miroirs ? Et de ceux qui font des vœux à chaque fois que l’horloge affiche deux chiffres identiques ? Que dire aussi du café après le déjeuner ? Du baiser à ses enfants avant de dormir ? De ce bonheur de lécher les galets chauds toujours salés...
A bien y regarder, la vie est ponctuée de rituels, douces attentions qu’il convient d’adresser, de dresser pour se redresser. Vous avez évidemment les vôtres ; vérifier encore, lister toujours ; et prenez-soin, en cette fin d’été, d’aller ramasser un caillou ou de glisser dans votre poche un peu de sable que vous pourrez gratter une fois la grisaille retrouvée.