Ode au Zoo
J’entendais sur France Info jeudi matin la chronique « Le monde d’Elodie » où la journaliste invitait Laurent Gounelle à parler de son nouveau livre sur la liberté.
Ce dernier évoquait que la liberté était salvatrice dans la vie des êtres vivants et il prenait l’exemple d’un éléphant qui vit, dans la nature en général une grosse cinquantaine d’années, contre vingt ans en captivité dans un zoo.
J’ai alors eu une pensée pour les zoos, ceux de mon enfance et notamment celui de St Jean Cap Ferrat. Au cœur d’un des villages les plus chers du monde, là où le mètre carré atteint des sommets indécents, existait un zoo.
En 1949 alors que Saint Jean Cap Ferrat n’est pas encore un vivier de milliardaires étrangers, se bâtit un zoo sur 3ha de terrain, où vivront pendant près de soixante ans, 500 animaux de plus de cinquante espèces différentes.
Je me souviens avec beaucoup de précision de ce mainate qui était dans les cages à oiseaux au fond du parc qui chantait la Marseillaise. Il fallait s’approcher de lui et le regarder, on commençait à siffler et il reprenait à tue-tête en sifflant lui-même l’air de la marseillaise ; c’était l’attraction du parc zoologique.
Il y avait aussi des fauves, des pingouins, et des crocodiles. Je ne suis pas sûre que les zoos soient une merveille de l’humanité, mais je sais les souvenirs nostalgiques qu’ils ont crées.
Le zoo a été racheté dans les années 2000 et à fermer ses portes en 2009, malgré une pétition pour ne pas transformer cet espace en parc privé de villas luxueuses.
Aujourd’hui, quand on passe devant le zoo, plus aucun oiseau tropical ne chante, et les cris insensés et anachroniques des singes au milieu des collines du village ne surprennent plus personne, il n’y a que le silence et le bruit des voitures qui passent.
C’est ainsi, bien ou mal, je n’ai pas trop d’avis, je repense juste au mainate qui chantait la Marseillaise et je raconte l’histoire à mes garçons.