Omphalocèle

J’avais lu un livre ou plutôt quatre livres formidables mélange entre un grand roman d’aventures et un roman de guerre « Le siècle des chimères » de Philippe Cavalier ; où l’héroïne était omphalocèle.

C’est là que j’avais lu ce mot pour la première fois, je ne connaissais pas. Omphalocèle, ce sont les gens qui naissent sans nombril…quoi ? Sans nombril ?

Je m’étais interrogée tout de suite, peut-on naître sans nombril. Médicalement, oui, c’est une malformation de la partie centrale de la paroi abdominale au niveau du nombril qui – pendant la grossesse – ne se forme pas et il reste une ouverture. Médicalement donc, cela existe, mais ce qui me plaisait moi, c’était la symbolique.

Ce n’est pas rien comme idée n’est-ce pas ? Naître de personne ? D’autant plus que selon la mythologie, l’omphalos est un symbole du centre du monde, une pierre sacrée, entourée d’un linge.

Cronos, notre copain, le Dieu du temps qui dévore ses enfants, avait été averti qu’il serait détrôné par un de ses fils ; il avait donc exigé de Rhéa, sa femme, qu’elle lui livre chacun de ses nouveau-nés. Tranquillement, Cronos qui en avait déjà mangé cinq, s’apprêtait à manger son nouveau fils, Zeus, mais Rhéa, peut être un peu fatiguée de se faire manger tous ses enfants, décida de lui substituer un omphalos, cette pierre sacrée entourée d’un linge.

Cronos berné, Zeus fut sauvé, et pu, plus tard, libérer ses frères et récupérer la pierre sacrée. Cette pierre, au centre de tout, est une jolie allégorie de notre nombril comme centre du monde, celui qui se croit toujours être au milieu…au moins de son ventre.

Car vous l’aurez compris, omphalos vient du grec ancien omphalos qui signifie ombilic ou nombril et par extension, centre. Ainsi, à Delphes, une pierre blanche, appelée l’omphalos de Delphes était connue pour être le centre du monde, celle-là même que Rhéa avait enveloppée d’un linge blanc pour tromper son mari et sauver son fils.

Alors centre du monde ou sans nombril, regardez votre ventre et souvenez-nous de temps en temps, que nous étions liés, attachés à notre mère et que dans notre chair, nous devons beaucoup à celle qui nous est chère.