Quand second arrive premier

Historiquement « second » s’écrivait « segond » ; avec une étymologie latine « secondus » qui signifie « qui suit », l’orthographe a alors été unifié afin de ressembler à sa racine mais la prononciation n’a pas suivie – pour une fois qu’on faisait tout bien – et second et resté prononcé segond, bien qu’écrit second.

Je vois bien qu’à l’oral l’explication n’est pas si simple… Second donc, qui est un mot, connu de tous veut dire « qui vient immédiatement après le premier » second est daté début XIIème quand deuxième lui est plutôt daté du XIVème.

Second serait donc arrivé premier devant deuxième, plus de deux cents ans avant…pour dire exactement la même chose…franchement quelle idée. La même chose ? Oui, puisque deuxième est aussi défini comme « qui vient immédiatement après le premier », c’est donc exactement la même définition.

Ben alors Duchesse, second ou deuxième c’est pareil ? Presque, car la langue française aime les subtilités et l’Académie précise qu’il est élégant de privilégier l’emploi du terme second quand il n’y a pas d’autres objet ou sujet après et de préférer deuxième quand il y en a d’autres derrière. Ainsi, une course à deux, il y aura le premier et le second, une course à cent, il y aura le premier, le deuxième, le troisième etc.

C’est ainsi facile de s’en souvenir, premier-second ou premier, deuxième, troisième. Mais alors, pourquoi la SNCF parle-t-elle de deuxième classe ? Quand il n’en existe pas de troisième ; et pourquoi au lycée, disons-nous « Je suis en seconde », alors même que pourtant il y aura une première après et qu’il y a eu une troisième avant…

de là à déduire que l’administration et les fonctionnaires se jouent de l’élégance suggérée par les sages de l’Académie française…il n’y a qu’un pas à faire que je prendrai soin d’adjoindre d’un deuxième ou d’un second ?