Que fait-on du kakemphaton ?

Si vous saviez à quel point je me régale de me dire que ce soir, vous serez plusieurs milliers à vous coucher en sachant ce qu’est qu’un kakemphaton.

Evidemment, sans réemploi du terme en dîners mondains, je n’ai que peu d’espoir que vous ayez retenu le mot dans les jours à venir ; mais qu’importe, rien que l’idée de savoir qu’à la fin de ces lignes vous aurez fait connaissance avec une des subtilités de la langue française qui a changé mon quotidien me met déjà du baume à lèvres au cœur.

Version connasse je pourrais vous dire que le kakemphaton est un homophone qui peut être synonyme de calembour, et là j’aurais perdu tout le monde ; version girl’s next door, je vous explique que le kakemphaton est un mot qui s’entend de deux façons quand on le prononce à voix haute et qui veut dire deux choses différentes.

Illustration immédiate : mariage pluvieux et mariage plus vieux. C’est magique n’est-ce pas. A ce propos j’en profite pour effectivement vous affirmer que cette expression est bien « Mariage plus vieux, mariage heureux », qu’elle n’a jamais eu attrait à la pluie – n'en déplaise à ceux qui n’ont pas eu de chance – et que c’est notre coquin kakemphaton qui l’a détourné au fil des années.

Maintenant vous verrez, les kakemphatons sont partout, chaque jour qui passe vous allez en rencontrer pour ceux qui voudront bien les écouter. Pour ceux qui voudraient encore quelques preuves, je laisse la place à ce cher Corneille, grand amateur de la formule qui nous offre « Son crâne était ouvert… » et surtout son sublime « (…) la même ardeur me brûle et le désir s’accroit quand les faits se reculent ».

Vous en trouverez bien d’autres évidemment, vous n’avez déjà plus besoin de moi, mais les meilleurs seront sans doute ceux qui viendront à votre rencontre.