Tu quoque mi fili ou comment un « tiens » vaut mieux que « deux tu l’auras »

Pendant les vacances nous sommes allés voir « Astérix et l’empire du milieu » avec les enfants et j’ai trouvé les critiques du film vraiment rudes. C’est ludique, bon enfant et familial…ça remplit parfaitement sa mission.

Alors à contre-courant et en hommage à César, je me laisse porter par la date du jour comme on dit. Il y a 2067 ans, jour pour jour, César disait à Brutus – son fils spirituel - « Tu quoque mi fili… » en voyant ce dernier planter à son tour une dague dans son corps, au cœur du Sénat de Rome, dans la curie de Pompée.

« Tu quoque mi fili » ou « Toi aussi mon fils » pour ceux qui n’auraient pas lu l’entièreté de leur manuel de latin. Assassiné par vingt-trois sénateurs qui craignaient sa tyrannie et surtout son proche couronnement au titre de roi, César disparait ainsi.

Ses assassins souhaitaient alors restaurer la République, ce fut un échec cuisant puisque Rome plonge ensuite dans plus de quinze années de guerre civile sanguinaire, avant de tomber dans les mains d’Octave, qui devint Auguste… le premier empereur.

C’est à ce tournant de l’histoire que fut remplacé le gouvernement républicain par une succession d’empereurs totalitaires et c’est ainsi que l’Empire romain vit officiellement le jour. Alors que retenir de cet assassinat – à part l’emploi de la formule latine à utiliser opportunément si un jour votre fils vous trahit – évidemment le changement.

Cette leçon de l’histoire fut maintes fois répétées, dans d’autres lieux, à d’autres époques…espérant le mieux, nous rejetons le bien, attendant le meilleur nous rencontrons parfois le pire.

Cette leçon vaut bien un fromage sans doute, ou pour le moins, le devoir de se battre pour ce que nous avons, y mettre l’énergie nécessaire du renouveau et la volonté exigée pour ressusciter des espoirs parfois évanouis. A contre-courant du changement systématique, il est agréable de rester, apprécier, laisser murir et vieillir en loyauté ; car comme nous l’aura montré César, un « Tiens une République » vaut mieux que « Deux t’auras un Empire ».