Gautier Capuçon

Dans cette rubrique, La Grivoise, nous passons une personnalité de l’univers de l’art de vivre au crible de quelques questions. Histoire de découvrir des facettes insoupçonnées de nos invités. La grivoise.

Passionné, talentueux, charismatique…
Gautier Capuçon est surtout un virtuose excellant dans l’art du violoncelle. En témoignent son titre de « nouveau talent de l’année » aux Victoires de la musique 2001, ses nombreuses tournées à travers le globe sous la direction des plus grands chefs d’orchestre, la Classe d’Excellence de Violoncelle inaugurée à la Fondation Louis Vuitton à Paris en 2014, sa présence dans le jury de l’émission à succès Prodiges diffusée sur France 2 ou encore son tout dernier album explorant les sonates de Franck et de Chopin, avec la pianiste Yuja Wang. Confessions d’un musicien qui a définitivement de l’or entre les mains.

Texte : Leslie Gogois 
Portrait : Oriana Fenwick

Ma contre-vérité (ce qu’on imagine de vous et qui n’est pas vrai)  Depuis que je suis tout petit, et encore plus depuis que la musique est devenue ma profession, on dit de moi que je suis un instinctif ! D’un côté, c’est vrai et j’en suis heureux, car un artiste ressent énormément de choses grâce à son instinct. Mais d’un autre, j’ai tellement été décrit comme étant instinctif, que j’ai fini par croire que les gens me voyaient comme quelqu’un qui agissait sans réfléchir ! Ce qui n’est vraiment pas mon cas, j’ai toujours énormément réfléchi, à toutes les étapes de ma vie…


Mon secret caché (une petite manie, un péché mignon inattendu, un secret que vous gardez habituellement pour vous…)  Mes secrets cachés ? Il y en a tellement, je ne saurais par où commencer. Je suis extrêmement ordonné et organisé, parfois trop même ; mais je vais mieux, je vous rassure ! Quant à mon péché mignon, il est simple : un bon plateau de fromages, avec du pain et un verre de vin, devant un feu de cheminée. Le bonheur quand je rentre de tournée !


Mon plus grand amour dans la vie, c’est… Ma femme et mes deux princesses sont mes plus grands amours, mais également mon violoncelle pour lequel j’ai eu un coup de foudre à 4 ans et demi. Une véritable passion est née pour cet instrument si sensuel, qui fait désormais partie de mon corps. Il est devenu une prolongation de moi-même, de mes bras, de mes jambes. Celui avec lequel je joue depuis plus de 20 ans maintenant a été fabriqué par Matteo Goffriller, un luthier italien de l’École de Venise, en 1701… Il n’avait pas de nom. Je viens de lui en donner un, « L’Ambassadeur », puisqu’il est, à mes yeux, l’instrument qui permet à la musique de délivrer ses valeurs de paix et de liberté.


Ce que je ne sais vraiment pas faire… Il y a tellement de choses que j’aimerais savoir faire, une vie ne suffit sans doute pas. Dessiner par exemple… Je ne sais pas non plus cuisiner, à part des choses très simples. Et je ne suis vraiment pas doué pour le repassage en général. En revanche, si je dois repasser une chemise avant un concert, il n’y a aucun souci, d’autant qu’avec la queue-de-pie, seul le plastron de la chemise se voit !


Si j’avais mené une autre vie, j’aurais voulu (être ou faire) ... Pilote de chasse, un rêve de gosse. Aujourd’hui encore je caresse l’espoir, un jour peut-être, de passer mon brevet de pilote une fois que je serai à la retraite ! Enfin si je prends ma retraite un jour… Et sinon quelque chose en lien avec la nature, les montagnes de mon enfance en Savoie, comme… aventurier ? J’aimerais aussi reprendre le piano, abandonné il y a plus de 10 ans maintenant, et me mettre au jazz !


Votre souvenir le plus marquant sur scène ? En avril 2018, j’étais à Brunswick, en Allemagne, pour donner un concert avec l’Orchestre de chambre de Paris. Deux heures avant, en pleine répétition acoustique, une personne, le visage livide, m’annonçait devoir annuler. Une bombe de 250 kg, datant de la Seconde Guerre mondiale, venait d’être découverte à quelques pas de là… Je me souviens avoir pensé à cette célèbre réplique de Louis de Funès dans La Grande Vadrouille : « La répétition a été réduite à 12 minutes par la force des mitraillettes, voilà ! Ce soir, ça sera du joli ! »


La French Riviera : pourquoi, pour qui, pour quand ? Pour ses plaisirs partagés, en famille, entre amis, l’été surtout. Ceux qu’offrent ses plages, sa végétation…, sur ce tempo plus lent et léger des vacances. Une vraie douceur de vivre que j’apprécie toujours à la belle saison. D’ailleurs, le 23 juillet, je serai là-bas, de concert, à l’occasion de la 45e édition des Nuits du Château de La Moutte.